Le mois de... Sire Cédric répond à nos questions (Partie 2)


Encore deux jours de passés sans toucher le sol, mes amis ! Mon nouveau roman est sorti, je suis allé faire des interventions dans plusieurs lycées, j'ai parlé de mon livre lors d'une rencontre en médiathèque, je suis passé au festival des littératures policières, et j'ai également passé du temps à signer les livres commandés par correspondance à la librairie de la Renaissance à Toulouse. Bref, les journées sont longues et les nuits – trop – courtes ! Mais me revoilà parmi vous !

Olivier :

Bonsoir Sire Cédric,

Quel bonheur de vous retrouver ici après une première rencontre sous l'égide de nos deux vénérables et encore plus de vous lire tant pour "La Mort en tête" que j'ai commencé avec plaisir et que pour votre nouveau livre qui est en cours de livraison chez moi.... Une seule première question ; à Paris se déroule ces jours-ci le festival des mangas à la Porte de Versailles, si vous le pouviez iriez - vous le visiter et imaginer vos livres traduits dans ce type de livres ? Une albinos devrait faire sensation au Pays du Soleil Levant non ?


Sire Cédric :

Cher Olivier, j'étais à Paris il y a quelques jours, mais je suis revenu à Toulouse pour passer le week-end au festival Toulouse Polars du Sud. Je serais enchanté de participer à un salon de mangas, mais pour cette fois la question ne s'est pas posée pour des raisons de planning. Mais qui sait, pour la prochaine fois !


Dup :

Je creuse un peu plus la question cinéma : tu verrais qui comme acteurs toi ? Fais nous ton casting s'il-te-plait !

Sire Cédric :

Si De fièvre était adapté au cinéma ? Sincèrement, j'espère que les réalisateurs choisiraient des acteurs inconnus, aux physiques très particuliers, pour incarner mes personnages. Et je t'assure que ce n'est pas une pirouette pour ne pas répondre à cette question ! Je n'imagine aucun acteur connu dans la peau d'Eva ou Alexandre. Je pense que ce serait le meilleur choix possible.


Réponse de Dup : Pfff, c'est ça ouais ! ;)
Moi je vais te dire : Je prendrai un rugbyman du XV de France, pis je lui donnerai des cours pour être acteur. Reste plus qu'à choisir lequel, mais je n'ai pas encore acheté le nouveau calendrier !


Aurore : (moi)

Bonne question Dup haha en tout cas, je verrais bien aussi De fièvre et de sang sur grand écran.. tous les romans serait superbe je pense en film il y a tout ce qu'il faut : du suspense, de l'action, des personnages attachants et surtout du surnaturel !

Merci pour vos réponses


Sire Cédric :

Cela me réjouirait aussi, Aurore ! Alors, qui sait... :-)


Ramettes :

Bonsoir Sire Cédric

Depuis des années je recule devant vos livres qui m'attirent et m'effraient. Je voyais l'engouement sur Livraddict et les discussions auxquelles vous vous prêtiez et j'étais tentée. Il aura fallu le mois2 pour me décider. J'ai reçu le livre "la mort en tête" hier soir et j'ai été surprise de lire une centaine de pages sans m'en rendre compte... retravaillez vous beaucoup vos textes pour les rendre si fluides ?

Question 2 : n'est-ce pas trop dur d'être à Toulouse donc un peu excentré de la vie parisienne où se trouvent vos maisons d'éditions ? Vous êtes un peu comme Alexandre d'un avion à l'autre ?

Je râle de ne pouvoir être à Toulouse ce week-end ....

J'ai raté votre venue à Rennes le Château cet été...

Deux évenements à mois de 2 h de chez moi ! grrr


Sire Cédric :

Je suis ravi que cela te donne l'occasion de me découvrir, Ramette ! Mais comme tu l'as constaté, il n'y a pas de raison d'être « effrayé » par mes livres ! J'écris des histoires de divertissement, pour apporter du plaisir au lecteur, rien d'autre ! De ce fait, je travaille beaucoup sur la fluidité de la prose, en effet. Je tiens à ce que l'histoire se déroule tel un tapis, de manière naturelle, et que le lecteur soit embarqué sans se rendre compte qu'il est effectivement en train de déchiffrer des mots sur du papier. Je n'y arrive pas du premier coup. Je retravaille encore et encore, jusqu'à ce que chaque page défile. Je coupe ce qui dépasse, je me débarrasse des scories, je réorganise les phrases pour aller vers un fléchage rapide. Ce sont des heures de retravail, de doute, de corrections, mais c'est une partie du travail littéraire que j'adore. Cela me fait penser à un sculpteur façonnant une masse de matière jusqu'à obtenir l'illusion de la vie.

Vivre à Toulouse n'est pas du tout un problème pour moi. Je ne suis qu'à une heure d'avion de Paris, et je fais l'aller retour assez régulièrement. Comme Alexandre, en effet ! Il y a une qualité de vie dans le Sud à laquelle je tiens.


Paikanne :

Bonjour Sire Cedric,

J'ai terminé Avec mes yeux ; mon billet ne devrait plus tarder. J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère et la tension qui s'en dégagent ; personnellement, la scène qui m'a beaucoup "stressée", c'est celle qui se déroule à Versailles

Connaissiez-vous déjà la fin dès le début de l'écriture ou bien s'est-elle "imposée" ? Mon coeur a quelque peu "balancé" à ce sujet à propos de la fin que j'avais envie de lire ;-)

Un détail : "Cedric" ou "Cédric" ?


Sire Cédric :

Chère Païkanne, je suis ravi que ma scène dans les jardins de Versailles fonctionne ! C'était une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, une sorte d'hommage hitchcockien pour le lieu et la situation (un rendez-vous sous la pluie avec un informateur mystérieux) mais aussi l'envie de donner à ce lieu touristique une aura fantastique... et quelque peu angoissante à mesure que la scène progresse.

Cette fois, contrairement à mes livres précédents, j'avais en tête un scénario assez défini avant d'écrire le roman. C'était important pour moi de savoir où j'allais car je souhaitais créer des personnages complexes, et poser des pièces de puzzle les unes après les autres. À la fin du roman, tous les mystères trouvent leur explication. C'est une mécanique que je ne pouvais pas simplement inventer au fil de l'écriture. Et bien sûr les dernières lignes du roman, je les avais en tête depuis le tout début, bien sûr !

Quant à l'accent sur mon prénom, il a disparu, en effet !


Ramettes :

Bonjour
Bon salon Polar Sud. Tu vas encore faire des photos avec tes lecteurs? Tu sembles aussi t'amuser à jouer avec ton image. Tu es très présent sur les réseaux sociaux....

Les discussions avec les lecteurs sont l'avenir des interviews ?
Fais tu cela au feeling ou as tu un conseillé en communication ?


Sire Cédric :

Le fait est que la toile numérique offre une richesse de communication sans cesse croissante ! Je ne suis conseillé par personne en la matière, mais je trouverais idiot de passer à côté de ces échanges humains placés à la portée de tous. C'est un peu comme les photos. À titre personnel, et très sincèrement, mon image n'a aucune importance pour moi. Mis à part l'indispensable photo de presse sur le dos d'un livre (j'utilise la même depuis plusieurs années maintenant), je ne vois pas l'intérêt de me mettre en scène. En revanche, les photos avec les lecteurs sont le souvenir d'un moment partagé, d'une rencontre. Et ça, ça compte beaucoup pour moi. C'est un souvenir tout aussi important pour moi que pour eux !


Cookies :

Bonsoir, moi j'ai une question purement égoïste! Envisagez-vous un jour un salon du livre à Bruxelles? Je suis française mais je vis à Bruxelles donc cela serait vraiment top de venir à votre rencontre!

Sire Cédric :

Chère COOKIES, je serai ravi de venir signer au salon de Bruxelles, j'adore la Belgique ! Mais cela ne dépend malheureusement pas de moi. C'est le choix des maisons d'édition dans certains cas, ou alors des sélections des salons, qui ont envie d'inviter tel ou tel auteur. J'espère cela dit que cela se fera dans les années à venir !


Mina :

Bonjour Sire Cédric, je viens de finir votre roman et, alors que celui-ci était beaucoup plus ancré dans le réel que d'autres de vos romans, les démons y font tout de même leur apparition comme une brume à peine perceptible. Je me demandais d'où vous venait ce besoin, peut-être cette obsession, de faire intervenir une figure démoniaque ? Cela est-il rassurant pour vous que les tueurs de vos romans ne soient pas que de simples humains ?

Sire Cédric :

Mina, j'ai envie de répondre deux choses. Tout d'abord, j'aime les histoires de démons, c'est plus fort que moi, elles me fascinent et les possibilités visuelles sont alléchantes ! Mais, d'un autre côté, les personnages maléfiques dans mes histoires ne sont pas toujours sous l'emprise de forces surnaturelles, loin de là. La folie des hommes est aussi noire et destructrice que les pires forces de l'enfer ! Ce que j'aime dans l'évocation de cette énergie inexplicable qui émane des grands meurtriers, c'est que c'est quelque chose qui semble dépasser notre compréhension, une aura toxique qui défie la logique. Dans mes romans, je délivre l'image poétique d'un sentiment bien réel – malheureusement ! C'est ma façon de « montrer » physiquement une émotion dévorante, inhumaine et purement abstraite.


Mariejuliet :

Bonjour,
comme je n'ai pas eu le courage de pousser jusqu'à Toulouse aujourd'hui, je vais rajouter des questions ici!
Avec tous ces festivals, dédicaces... Etes-vous auteur à plein temps?

Et une autre : pensez-vous rester sur le thriller, ou changer un jour d'imaginaire, genre la fantasy ?
Bon festival à Toulouse polar du Sud!


Sire Cédric :

Oui, Mariejuliet, je suis écrivain à plein temps. Et les festivals font partie de ce métier merveilleux. Je viens de passer deux jours extraordinaires de rencontres à Toulouse Polars du Sud. La semaine prochaine, je serai à Mulhouse, je rencontrerai des élèves dans plusieurs lycées, ainsi que les lecteurs en médiathèques, et bien sûr je serai présent tout le samedi au salon du polar, le Festival sans Nom. Et dimanche, direction Lille pour le salon du livre de Wavrin ! Autant dire que mes journées sont bien remplies !

En ce qui concerne le genre de mes romans, en revanche, je n'ai jamais cherché à m'enfermer dans une voie unique. Mes goûts sont trop larges pour ça ! D'ailleurs, jusqu'ici, chacun de mes livres a été très différent à sa manière. À commencer par mes nouvelles, qui relèvent essentiellement du fantastique, parfois même de la fantasy pure (je pense à Nenia, ou à Cœur de serpent). À l'heure actuelle, c'est vrai que le genre qui m'attire le plus est celui de la peur et du mystère, mais qui sait ce que j'aurais envie d'écrire dans un an, deux ans, trois ans ? Pourquoi pas me lancer dans un roman historique, par exemple ? Ou une histoire plus sérieuse ? Je ne le sais pas encore moi-même, je me laisse guider par mes envies, au fil de l'écriture.


Licorne :

La licorne est de retour ... Re-bonjour !

Comme on a tous nos petites marottes ! Je voulais savoir si vous vous mettez dans un état d'esprit particulier pour écrire. De quel genre d'ambiance avez vous besoin ? On imagine sans doute vous voir dans un lieu prédisposé au mystère ? Pouvez vous écrire n'importe où ? Avez vous des manies lorsque vous écrivez ? ... si ce n'est pas trop indiscret ?


Sire Cédric :

Bonjour Licorne !

Pour écrire, j'ai surtout besoin de m'isoler. J'ai un bureau parfait pour cela. Je ne sais pas s'il est prédisposé au mystère, mais il est confortable, avec une baie vitrée donnant sur un jardin, des livres sur les murs et les objets qui me sont chers. Mais quand je ne suis pas chez moi, ce qui arrive beaucoup ces jours-ci, une chambre d'hôtel, une table en terrasse, un fauteuil d'avion, peuvent parfaitement suffire. J'ai surtout besoin de ne pas être dérangé. Quand j'écris, je suis entièrement plongé dans mon histoire, dans le rythme des phrases, dans les détails que le lecteur ne verra sans doute pas. J'ai besoin de me concentrer, et d'oublier l'existence du monde autour de moi ! Mais ai-je des manies pour autant lorsque je travaille ? Le besoin de café, sans doute. Son arôme et sa chaleur m'accompagnent souvent quand je suis plongé dans l'écriture. La musique, aussi. Elle est toujours là, dans les enceintes, parfois en sourdine, parfois comme un mur de bruit. J'aime également l'odeur de l'encens : après tout, dans les civilisations antiques, c'était le lien entre les mortels et le monde des dieux !


Aely Nath :

Bonjour Sire Cédric,
Penses-tu que le fait d'avoir été bercé plus jeune par des musiques comme ACDC, Metallica etc... t'a dirigé plus facilement vers le thriller que si tu avais été fan de Sting, U2 ou autres groupes plus pop?

Si tu devais conseillé un et un seul de tes livres actuellement sorti pour te faire découvrir, vers lequel orienterais-tu le lecteur?
Et enfin, merci de faire partie de ces auteurs chaleureux et pas fiers pour deux sous, qui acceptent de répondre à nos questions en dédicace même si certaines t'ont probablement été déjà posées des milliers de fois.
Et ... merci pour le sourire ;) car je sais qu'il en fait craquer plus d'unes.


Sire Cédric :

C'est un tout, je pense, mais si j'y réfléchis bien j'ai d'abord été attiré par les histoires, les bons livres, ceux qui faisaient battre mon cœur plus vite. Puis au fil des années j'ai découvert une musique qui m'évoquait les mêmes émotions, et cette musique était le heavy metal. Après tout, la littérature fantastique a toujours nourri cette musique, inspirant nombre de morceaux d'Alice Cooper, de Black Sabbath ou autres Iron Maiden. Une musique qui a bien évolué depuis, d'ailleurs, et se métisse aujourd'hui en de multiples branches, de la plus brutale jusqu'à des versants quasi méditatifs !

Mais le metal n'est pas la seule musique que j'écoute, loin de là ! En ce moment même, c'est la bande originale de Steve Jablonsky pour le remake du film A Nightmare On Elm Street qui tourne sur ma platine. Et avant cela c'était le dernier album de Lana Del Rey. Ce qui est sûr, c'est que j'aime les musiques imagées, qui puissent me transporter ailleurs !

Maintenant... conseiller un de mes livres ? Sincèrement, j'encouragerais à commencer par le tout nouveau, Avec tes yeux ! C'est une porte d'entrée parfaite pour découvrir mon univers.

Enfin, échanger avec les lecteurs est quelque chose que j'adore ! Le succès que j'ai aujourd'hui, je le leur dois.


Bountyfrei :

Bonjour tous !

Et voilà, j'ai commencé aujourd'hui Avec tes yeux, et j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher ! L'histoire est angoissante et je me doutais que j'aurais peur (il lui... les yeux... *gloups* ). J'imagine que pour avoir tous ces détails (macabres ? nooon, presque pas !), vous devez faire beaucoup de recherches. Vous regardez plus du côté d'internet ou dans des livres ? (j'imagine bien la tête du libraire ou des bibliothécaires ahah).

Aller, la suite de ma lecture attend ! :D


Sire Cédric :

Merci Bountyfrei ! Et j'espère que tu te laisseras prendre au jeu jusqu'au bout ! Mon envie est toujours que le lecteur ne puisse lâcher le livre avant la fin ! Pour cela, j'ai besoin de rythme, mais aussi de descriptions qui soient assez fidèles à une « illusion » de réalité. Pour les aborder, je me base surtout sur ce que je connais, pour commencer, et bien sûr Internet est toujours là pour les questions les plus générales. Mais, lorsque j'ai besoin de découvrir les domaines qui me sont totalement nouveaux, une autopsie, une procédure particulière de police ou encore l'effet d'un médicament, je n'hésite pas à aller rencontrer des spécialistes pour leur poser les questions qui me travaillent ! Les flics, médecins, etc, sont toujours ravis de parler de leur métier et d'envisager des questions sur des angles un peu tordus.

L'article original !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire